lundi 13 janvier 2014

5 objectifs pour développement du sésame au Mali.


La filière  sésame est un produit qui a de beau jour devant elle. Elle suscite un réel intérêt  dans les pays limitrophes tel que le Burkina Faso et à l’étranger. Il parait utile de souligner que le secteur du sésame (Bènè en langue nationale bambara), ne représente au Mali une source de revenu  que pour quelques populations situées dans sa zone naturelle de développement, à savoir les régions de Ségou et Koulikoro. On peut transformer la graine de sésame  en des produits tels que l’huile, le bénédégé ou les croquettes pour le marché domestique et international.


Les cinq (5) objectifs stratégiques pour le développement du secteur

Il s’agit notamment d’organiser  la filière pour la rendre opérationnelle ;  accroitre le potentiel productif du sésame ; développer  les capacités de production et de financement ; promouvoir une qualité de produit ; assurer un meilleur accès des produits maliens aux marchés internationaux.

 Pour le premier volet qui a trait a l’organisation de la filière et  la rendre plus  opérationnelle, il a été  constaté que le manque d’organisation de la filière empêche d’être compétitive sur le marché, et joue ainsi sur le revenu des acteurs, en particulier les producteurs. Ainsi, pour faire face efficacement à ces contraintes, certaines actions ont été préconisées pour dynamiser le secteur et valoriser ses atouts à savoir : la création d’une interprofession des acteurs qui aura pour vocation d’organiser la filière, d’assurer l’interface avec les autorités et la représentation du secteur, le développement d’un partenariat public  privé, celui d’activités génératrices de revenus.

S’agissant du deuxième objectif de la stratégie, qui est l’accroissement du potentiel productif du sésame, l’accent a été mis sur la recherche. Il a été remarqué que toute stratégie de pérennisation de la filière devra passer par l’utilisation de résultats de recherche en rapport avec la résistance  à la sécheresse, (élargissement à d’autres habitat agro écologique), la productivité (rendement par pied et à l’hectare) et l’amélioration du cycle végétatif. L’amélioration du potentiel productif de sésame passe  également par la formation des acteurs aux techniques appropriées de traitement, de conditionnement, de transformation et de conservation suivant les besoins des services suivants: gouvernementaux pour la gestion du projet ; des producteurs aux techniques de certification ; exportateurs et collecteurs aux techniques d’emballage ; fournisseurs à l’analyse du marché et service d’appui au commerce et de promotion.

En ce qui concerne le développement des capacités de production et de financement, les mesures proposées portent essentiellement sur la modernisation des techniques et équipement de production, de transformation, de stockage, de transport, d’emballage à travers le développement d’unités de nettoyage, la dotation des producteurs en batteuses, l’appui à la création  et au renforcement d’unité de sacherie de petite taille au niveau des grands centres des zones de production, et la stratégie de financement se fera à travers le développement des modes de financement appropriés des équipements destinés aux collecteurs, ainsi que la création d’un mécanisme interne et auto-entretenu, et en fin la mise en place d’un fonds de garantie des exportations.

Quand au quatrième volet qui porte sur la promotion de la qualité du produit, il  apparait comme une  évidence  que la qualité est une nécessité essentielle pour pouvoir écouler les produits sur le marché international. Dans ce chapitre, il a été question de mettre en place des programmes de sensibilisation spécifique sur la qualité. Ce qui nécessite une sensibilisation des acteurs sur les aspects légaux et réglementaires en matière d’emballage. A cela s’ajoute d’autres mesures qui sont entre autres : la mise en place d’un dispositif de contrôle et de suivi de la qualité  afin de garantir le label Mali. Cela passe par le renforcement des laboratoires de qualité; l’accréditation des laboratoires maliens, et le développement d’une procédure de normalisation et de certification des produits.

Pour ce qui concerne le volet qui vise à assurer un meilleur accès des produits maliens aux marchés internationaux, il est apparu à ce niveau que le sésame souffre d’une mauvaise  circulation d’information entre les différents maillons de la chaine de valeur et entre celles-ci et les marchés internationaux. Par conséquent, une saine information des acteurs, plus particulièrement des producteurs et exportateurs est un impératif majeur et qui mérite  un traitement diligent et efficace. Pour remédier à ce déficit de communication, il a été mis en relief de développer une stratégie et des plans de communication permettant  d’assurer  une meilleure visibilité des produits maliens aux marchés internationaux. Rappelons que le sésame représente  pour le Mali un potentiel d’exportation très important. Les conditions du marché international sont très favorables au développement de son exportation car le prix moyen annuel à l’exportation est en hausse ainsi que la demande internationale. Quelques pays limitrophes, tel le Burkina Faso, sont demandeurs des produits maliens et les réexportent vers les clients européens ou asiatiques. Actuellement, les principaux marchés sont l’Uemoa,  la Corée du Sud, l’Union Européenne, le Japon, la Suisse et la Chine.

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