mardi 22 avril 2014

Le bio pour un développement durable.

Le Groupement Interprofessionnel Panafricain- Biologique (GIP-Bio) fait la promotion de l’agriculture biologique comme facteur de création de richesses mais aussi de protection de l’environnement.

Le Groupement Interprofessionnel Panafricain- Biologique (GIP-Bio) a participé il y a quelques jours à Bamako à une rencontre sur l’agriculture écologique et biologique. A l’issue de cet atelier, Moussa Camara a tendu son micro à Abdrahamane Tamboura, membre dudit groupement. Il nous parle de l’AEB et de son importance. 

Journaldumali.com : Qu’est-ce que l’Agriculture Ecologique et Biologique ?

Abdrahamane Tamboura :Il est tout d’abord important de rappeler qu’il s’agit d’une réponse aux crises multiformes (changement climatique, crise alimentaire, endettement massif des paysans, déséquilibres d’ordre sanitaire, environnemental et écologique, l’offensive des Organismes génétiques modifiés). Ces raisons aux effets néfastes de l’échec avéré des programmes et projets de l’ajustement structurel, ont poussé certains acteurs à véritablement s’engager tant sur le plan national, régional, africain et mondial, pour redresser les tendances et d’explorer d’autres voies alternatives de développement.

Dans cette lancée, en ce qui concerne spécifiquement l’Agriculture, il a été question de promouvoir les modes de production dans les conditions écologiques et biologiques. A cet effet les évolutions faites ont amené les acteurs sur le plan africain, lors d’un atelier tenu à Dakar, en Août 2012, à poser les diagnostics. Lesquels diagnostics ont permis de mettre l’accent sur son institutionnalisation dans les politiques nationale, régionale, africaine et mondiale.

En définitive l’Agriculture Ecologique Biologique (AEB), repose sur des normes et principes régissant les pratiques agricoles pour garantir fondamentalement trois pactes à savoir le pacte environnemental, le pacte sanitaire et le pacte financier. Autrement dit, il s’agit de mettre au point des techniques, des technologies et des mécanismes de production, de transformation et de commercialisation visant à maintenir et à renforcer les ressources environnementales et les interactions naturelles qui les lient, à préserver la santé des producteurs et des consommateurs et à garantir des revenus justes et solidaire et des conditions d’existence meilleure et durable.

Quelle comparaison peut-on établir entre l’AEB et l’agriculture conventionnelle ? 

L’agriculture conventionnelle, à travers l’utilisation abusive et anarchique des engrais et des pesticides chimique de synthèse, reste centrée sur la quête de production, du rendement, de productivité et du profit. Et ce, sans la moindre prise en compte des effets néfastes induits sur l’environnement et la santé du public. Par contre l’AEB se positionne pour assurer la durabilité de production et de consommation, bref le développement durable en mettant un focus sur beaucoup d’aspects.

Il s’agit entre autres de la valorisation du savoir local et des pratiques ancestrales qui protègent et respect le mieux les vivants, la promotion des agricultures et des semences paysannes, de la biodiversité et de la diversification agricole, la mise en place des partenariats commerciaux égaux, gage de production durable, des affaires durables et des moyens d’existence durable, la construction des sociétés et des économies écologistes mettant en harmonie tous les êtres vivants et leurs interactions dans le temps et dans l’espace, l’amélioration de la capacité de production, de transformation et de commercialisation à travers un meilleur accès à la recherche agricole et aux meilleures pratiques par les acteurs de base, le renforcement la capacité d’autofinancement et du pouvoir économique.

Quel peut être l’impact de cet atelier de validation sur l’état de lieux de l’AEB dans le cadre du processus de son institutionnalisation dans les programmes de développement ?

En se basant sur le nombre et la provenance des participants, la qualité du travail accompli et présenté, l’abondance et la qualité des interventions faites, on a toutes les raisons pour dire ou de croire que l’atelier de validation du document d’étude sur l’Etat des lieux au Mali des Initiatives de l’Agriculture Ecologique et Biologique va constituer un tournant décisif pour sa prise en compte intégrale et efficiente dans les processus politiques sur le plan local, national, régional, africain et mondial.

Toutefois, il faut souligner qu’il demeure toujours indispensable de poursuivre les investigations ou animations par rapport aux six piliers indiqués sur l’AEB pour accéder aux ressources requises et construire véritablement la plate forme sur la thématique dans les différents pays porteurs.

Quels sont ces six piliers ?

Le premier pilier concerne l’information et communication. Le deuxième s’articule autour de la recherche, la formation et la vulgarisation. Le troisième est axé sur le développement de la chaine de valeur et la commercialisation pendant que le quatrième pilier se charge du réseautage et du partenariat. Le cinquième pilier tourne autour du développement de politique et programme de développement. Et enfin le sixième et dernier pilier concerne le développement des capacités institutionnelles. Je tiens à préciser que l’atelier a été l’occasion d’identifier des acteurs dont GIP-Bio, pour animer tous ces piliers.

Source: Journal du Mali

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